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biographie

Marie-Pierre Lortie nait à proximité de Montréal en 1980. Elle reçoit ses premières leçons de piano dès l’âge de cinq a­ns, suit un programme d'études secondaire spécialisé en arts-plastiques et développe auprès de ses parents artisans, l'agilité et une forte préférence pour le 'fait-main'. Elle détient un diplôme d’étude collégiale en Arts et Lettres et un BFA de la faculté des Beaux-arts de l’Université Concordia, avec spécialisation Fibre&Textile et Musique. Son travail est présenté au Québec. Artiste en résidence au Brahma Tirta Sari studio à Yogiakarta, sur l'île de Java, elle explore l'art du batik traditionnel sous une forme  contemporaine. 

démarche artistique

Ma recherche picturale est intimement liée aux fibres, à la teinture naturelle et autres techniques en lien avec le textile. Celui-ci exprime pour moi un langage chargé de sens, qui étend ses racines au-delà des motifs qu'on y voit en surface. Il transperce la psyché, et lui révèle ce qui est en partie caché. Pour moi, l'Histoire du textile est une histoire de mouvement migratoire et d'interaction culturelle. Les voyages personnels que j'entreprends en terre et culture étrangère, et les gens avec qui je partage cette expérience, sont ma toute première source d'inspiration. Ces expériences élargissent mon champs de perception face à des thématiques telles que l'identité, l'habitat et le cycle naturel d'un écosystème, et influence en retour mon processus créatif. Je suis interpelée par la transparence, du fait qu'elle nous permette de voir les multiples interfaces, au-delà des surfaces. J'explore cette profondeur par un processus de superposition. Les motifs figuratifs sont ainsi tissés pour qu'une image narrative naisse de ces fragments d'histoires; histoires réelles ou fictives, dessinées, peintes et brodées sur de multiples canevas de fins tissus.

 

Ma pratique artistique explore divers thèmes en relation avec le corps humain. Mes pistes d’investigation passent par une réflexion sur la tyrannie de la Beauté, la subjectivité féminine, la fabrication identitaire, la perception biaisée du corps, le culte de la beauté, l’iconographie, la chirurgie esthétique, la cosmétique et le maquillage, les modes d’embellissement, le vêtement, la morphose corporel, le tatouage, l’intimité, l’érotisme, la représentation de l’image dans les médias sociaux, etc.

Les procédés artisanaux sont un élément important dans mon travail de création. Par le biais de l’expérience sensorielle, ils permettent de révéler la dynamique qui existe entre le corps, l’esprit et la matière.

La nature des enjeux que j’essaie de saisir est de l’ordre de la construction de l’esprit. L’acte artisanal donne lieu de transposer celle-ci dans la forme, d’explorer l’influence du “champ morphique” (information mémorisée) sur l’organisation des formes vivantes. J’explore l’effet qu’exerce la transformation lente et manuelle de la matière sur l’expérience de création, sur la fabrication de soi, sur l’inscription des marques somatiques que laisse le geste artisanal derrière lui.

En gardant visible les traces du procédé artisanal, j’invite à réfléchir sur l’essence manufacturée des normes sociales qui régissent nos vie. J’aime mettre en relief la structure qui sous-tend la fiction. Signaler subtilement la note liminale en bas de page du contrat social que l’on signe, est pour moi une manière d’investiguer les idées en lien avec l’identité, les standards de beauté, notre relation au monde du vivant, au monde matériel, aux territoires physique, mental, émotionnel et psychique.

J’utilise la transparence du voile d'organza et la superposition de multiples couches pour façonner des figures composées. Je persiste à vouloir célébrer la beauté, la douceur et la délicatesse.

J’entâme maintenant un long travaille de recherche qui m’amènera à ébrécher l’élégante façade, à évoquer des facettes plus sombres nos états d’être. J‘accueillerai l’imperfection, la difformité. Je tenterai de rompre partiellement avec la quiétude, au risque de brusquer, de déplaire ou peut-être choquer. Sans totalement rejeter le beau, je veux incorporer des tensions, des formes atypiques, de l’inconfort, suggérer l’angoisse, salir, égratigner ou transpercer l’image de surface pour aborder le sujet avec plus de profondeur.


 

démarche récente

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